Vale III
La Comète s'en va, la Comète s'en vient,
Laissant à chaque Lieue un peu de son Essence,
Un peu de ce qu'elle est, si peu de la Puissance
Que sans même savoir en ses Mains elle tient.
Et l'Homme qui s'apeure à ce Spectacle ancien
Lève son Front tremblant vers cette Évanescence,
L'un se signe et s'encourt, l'autre note et recense,
Pierrot seul sent frémir le Feu platonicien.
Évadée en Cheveux, perdue entre deux Mondes,
L'Infini l'a bercée et les Planètes rondes
Sont les Bornes d'Endroits qu'elle passe sans voir.
Ici, là, puis demain repartie à Perpette,
Toujours par les Chemins, sans cesse à se mouvoir,
Et la Tête lui tourne, à ce pauvre Poète.