Provisoire III
{sonnet italien}
À gauche un Vieillard dont le Dentier se fend,
Devant moi le Cul d'une Fille légère
Sous l'Œil insultant d'une grosse Mégère,
Partout, nulle Part, le Rire d'un Enfant;
Au loin des Oiseaux, quelqu'immense Éléphant,
Des Forêts où règne une Paix mensongère,
Autour, l'Océan qu'un Tremblement suggère,
Et par dessus tout le Soleil triomphant;
Le Cœur éveillé, mon Âme mise à nue,
Comme un Philosophe encombré d'un Flambeau,
Je flâne, mes Pas descendent l'Avenue;
Je sais que viendra le Chant noir du Corbeau,
Mais en attendant cette sombre Inconnue
Qu'importe où je vais car le Voyage est beau.